Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
c bien fée pour vous
14 mars 2010

Dialogue avec mon psy...Episode 3

Voilà un petit moment que je ne l’avais revu. Et pour tout dire, ça  me manquait.
Et bien sûr il était là, tout sourire, un bronzage léger sur les pommettes qui trahissait quelques jours au ski. (Nous avions d’ailleurs eu l’occasion de descendre quelques pistes un peu techniques ensemble, en avril dernier... et oui, je fais ce  que je veux avec mon espace temps personnel et mon niveau 1ère étoile !)

mocha_dunk_mug_1Mon mug de chocolat fait maison, mousseux à souhait,  m’attendait. Une douce musique montait du lecteur CD. Une odeur d’orange épicée. Par-fait !

"- Alors chère et adorable patiente, comment allez-vous en ce moment ?
- Ma foi, ça va...
- vous dites toujours ça",  me répond mon apollon freudien d’un ton tendrement réprobateur

(Soupir. En plus il est intuitif...)

"- Routine, routine, routine... qui aime ça ??
- ça dépend. Si ma routine c’était de vous voir tous les jours, j’adorerais ça..."

(Vraiment, il est trop craquant !Reprenons donc !)

"- Allons-y ! Je suis tout à vous …
- miam !!
- pardon ?
- euh... rien. Par quoi commencer ??
- je ne sais pas …Parlez-moi de votre week-end par exemple ?
- oh...comment dire ? ...  week-end à thème « Grand Nord »
- aaaah intéressant " ronronne-t-il " ambiance chalet au fond des bois, feu de cheminée, peau de bête ? »
- euh non... ambiance hibernation du grizzly plutôt.         photo_fond_ecran_wallpaper_animaux_ours_005_200651162636
- oups !!
- Oui comme vous dîtes …Comment mieux vous faire comprendre ? je sais ! Nous sommes récemment allés voir une pièce de théâtre, euh... Mars et Vénus, même combat !
- les hommes viennent de mars et les femmes de Vénus " soupire mon cher et tendre psy
- c’est ça oui ! Et le type expliquait qu’il fallait voir les femmes comme un jardin qui méritait mille petites attentions régulières pour devenir un Eden épanoui
- oui, l’image est plutôt réussie " acquiesce mister Freud 2009
- ben voilà, à l’heure actuelle, je suis le désert de Gobi !
- ah ... effectivement"

Je me cale dans mon fauteuil et sous mon plaid

"- Je me fais l’impression d’être une … excusez-moi du terme, mais d’être une « voiture –balai». Fonctionnelle et tout aussi séduisante. Je déblaie, je nettoie derrière les autres, et je continue mon circuit, incessamment le même...
- Je n’aime guère cette image
- Vous préférez « motocrotte » ? parce que, en vérité, c’est la première qui m’est venue à l’esprit...
- Non, ce n’est pas mieux
-  Je continue donc ma route, en râlant certes mais je recommence chaque jour, chaque heure
- Mais pourquoi râler alors que vous savez déjà que ça ne servira à rien ?
- Par frustration ? comme un sourd-muet essaie toujours d’émettre quelques sons ?
- Ça n’arrange rien pourtant …
- Non, mais que faire ? honnêtement ?  Tout accepter comme cette gourdasse de blanche neige et siffler en travaillant tout en laissant une bande de nains à la noix mettre le souk dans la maison sous prétexte qu’ils ont mis trois coups de pioche dans la journée ?
- Aaah… on a une dent contre les princesses de conte de fées ?
- Euh non, juste contre Blanche Nouille. Elle a essayé de faire croire à des milliers de gamines que faire le ménage c’était l’extase.pour_eviter_la_routine__o8395 Son prince au collant moulant revient  (une faute de gout à mon sens), un petit bisou et emballée Simone ! dindonne court au château. Mais on ne nous fait pas voir la suite. Je doute qu’elle continue à siffloter longtemps la reine des nunuches quand elle trouvera son prince vautré sur son trône en train de gober des cacahuètes, ses gamins crados, accros au bilboquet, en train de boulotter quelques crottes de nez choisies sur le tapis royal ...
- Très bien, je vois. Alors justement, parlez-moi de vos enfants alors ?"

Je prends une grande respiration. Deuxième round.

"- J’ai  un peu l’impression de jouer tous les jours un épisode de « sex in the cuisine »
- Pardon ???
- Vous savez, la cuisine, c’est le lieu d’échange par excellence, de discussions, face à une tasse de thé, de café, comme dans les téléfilms américains… Pour moi c’est presque pareil. J’ai eu des discussions sur la sexualité avec mes « bébés » à vous faire sauter les poils des pores … que ce soit la lecture de la définition littérale de « fellation » du Petit Robert en plein milieu des lasagnes ou  les glousseries des copines quand vous préparez une salade de concombres. J’en arrive même à éplucher mes carottes en cachette"

(Petit rire cristallin de mon psy)

Je marmonne :

"- Incroyable comme à cet âge le cerveau semble ne plus s’élever au-dessus de la ceinture …Celui de ma fille est irrémédiablement vissé à sa culotte.
- Et votre fils ?
- Pas mieux ! je vous donne un exemple : dernièrement, j’avais les épaules un peu tendues" (mon psy esquisse un geste. Je le remercie d’un regard ; le massage n’est plus utile) "
J’ai eu la maladresse de dire : « j’ai un trapèze qui se tend ». Ah le moment de solitude mon dieu ! Mon mari a cru que je parlais d’un nouveau pays : le « trapeskistan » et mon fils, lui, a enchaîné sur d’autres contrées … l’Organkistan et fatalement, pour les mauvais jours, le Pakistan…"

Mon psy éclate franchement de rire.

-Et dans ce marasme, y a-t-il quelque chose qui vous apporte un peu de réconfort ?"

Là, je baisse les yeux. Oui, forcément, on est chez un psy mais de là à tout avouer…

"- Vous rougissez Muriel !"(ah cette voix ! un murmure grave qui vous chatouille directement les neurones …et les hormones)

Je baisse la têtePP523_Twilight_511x768_1

"- Ça vous va bien cela dit… "

Il est désarmant... tout bonnement désarmant

"- Je regarde et je lis Twilight
- Pardon ??!!"

Nouveau soupir. De toute façon j’en ai trop dit… Après tout, ce n’est pas non plus comme si je reniflais une ligne de coke tous les matins au café, ou si je m’empiffrais de 15 kilos de nourriture en 10 minutes.

"-  Je revis juste mes émotions d’adolescente à travers une histoire d’amour entre une jeune fille et un vampire. Je reste fascinée par cet abandon total qu’ils ont l’un pour l’autre. 
- Vous en avez parlé avec … comment s’appelle-t-il déjà ?
- Vincent" (je lui envoie un petit regard de reproche. Il connait parfaitement ce prénom)

Mon psy a un petit sourire en coin. Sans la moindre culpabilité. Evidemment

"- J’ai essayé. Mais je vous le dis tout net : on ne communique pas avec un geek sans un entraînement intensif. Là j’ai manqué l’échauffement visiblement. Au moment où je lui expliquais l’instant clé qui me faisait le plus vibrer -  à savoir celui où le vampire rend les armes en quelque sorte et se résigne à l’aimer- Elle - de façon totalement absolue – à ce moment donc, il m’a interrompu pour me demander : « je vois pas quand c’est ? quand il la suce ?  ». Comment voulez vous continuer à lui parler des profondeurs de votre âme face à quelqu’un qui reste à un niveau aussi basiquement… rustre ?"

Mon psy secoue la tête d’un air désapprobateur.

"- Décidément, ce Philippe, je ne le comprends pas…
- Vincent, il s’appelle toujours Vincent"

Je pousse un soupir proche du gémissement

"- Je ne suis l’absolu de personne. Juste Blanche Neige 20 ans après. Le sex-appeal  de la noireaude et la sociabilité de Tatie Danièle.

- Vous ne seriez pas un peu injuste avec vous-même ?" me rétorque mon psy préféré avec un adorable et très convaincant froncement de sourcil   
- "Un peu… probablement… mais je vais avoir 37 ans…
- Noooon ! impossible!!" (bon, ok des fois, il en fait un peu trop)
-" Et je me dis, comme avant chaque anniversaire, qu’ai-je fait de ma vie ? de mes envies de voyager, de découvrir, d’écrire, de devenir « moi »… ?
- Vous naviguez dans les eaux tourmentées de la vie conjugale avec brio, vos enfants à bord…
- Difficile de savoir si vous parlez de l’Arche de Noé ou du Titanic…
- Vous écrivez des billets d’humeur, où je vis, je séduis vos copines, je fais enrager votre mari
- Certes…
- Ce n’est pas si mal non ?
- Non c’est vrai. Mais est-ce suffisant ?
- Qui sait ?
- Oui, qui sait ? finalement, ça reste un moment à part, comme…
- une sorte de parenthèse enchantée?
- Vous n’avez pas tort… pour fêter ça, on pète les rotules à Blanche Niaise??"

(Mon psy gronde … enfin ronronne plutôt )
-" Allons, Muriel… "
Le cd se tait. Il est temps pour moi de prendre congé.

Pour une fois, mon psy s’autorise une folie. Il se lève, me prend par la taille et me raccompagne tout en douceur jusqu’à la porte. Il ajuste mon foulard autour de mon cou, me sourit, et…

hé !hé !hé !  vous ne saurez rien !!! Bande de jaaalooouuuses !!!!!

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Je crois avoir déjà posé la question.. mais on prend rdv où??<br /> Et ton psy a raison, tu arrives à maintenir ton bateau à flot avec mari et enfants en ayant su rester proche à la fois du rivage "travail" et de la côte "vie sociale".. alors moi je ne parlerais ni du titanic ni de noé, moi je te vois plus en.. Pirate des Caraïbes !! mouais, ça ça me plaît :-)
Répondre
c bien fée pour vous
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 25 987
Publicité