Tourner une page (ou la manger... pour changer!)

Parfois, vous entendez les gens dire que la vie est cruelle.  

Ce n’est pas la faute à la vie. C’est bien souvent la faute des gens.

Par exemple, c’est difficile de s'avouer qu’on s’est trompé complètement sur quelqu’un. On préfère dire que "c'est la vie" ou encore "que les gens sont comme ça"

Parce que logiquement, ça vous remet en face de vous, de votre capacité à "juger" l'être humain, à le comprendre.  En face de vos comportements, de vos actes, de ce que vous avez pu donner ou prendre "de trop".

Parfois, aussi,  il n'y a pas d'explication. Vous vous êtes planté. En beauté en plus.  Un vrai crash relationnel.

Vous pensiez avoir trouvé un "alter ego" et vous vous retrouvez face à tatie Danièle, qui, en même temps qu'elle vous lacère le coeur avec ses ongles, vous répète que ce n'est pas sa faute, que c'est à cause du temps, des circonstances, des hormones, du pollen, du professionnel qui a pris sur le personnel parce que Tatie Danièle elle ne veut pas comprendre qu'on parle bien du personnel qui a ruiné le personnel. Dans ces yeux où vous aviez cru percevoir bienveillance et amitié, vous vous découvrez bientôt comme Reine des Nunuches, totalement trépanée, ne sachant qu'hocher la tête au rythme des opinions de son mari comme une femme du 18^ème siècle.

Oui, Tatie Danièle, comme les autres, peut se tromper. Et se planter. Royalissement. Et ne pas l'accepter et dire "c'est la vie, c'est pas moi".

Je pense que c’est rassurant pour ces personnes là de se dire que finalement, elles ne sont que des victimes ; ça évite évidemment de se regarder l’âme et ça permet de garder intacte son image immaculée.

Je ne suis pas parfaite. Je ne tends même pas à l’être. Parce que mes failles, mes faiblesses, ce sont aussi mes atouts et mes forces. Et c'est mon histoire.

Si je tais souvent mes colères c’est pour ne pas blesser l’autre, et parce que je redoute parfois la violence que je contiens en moi. Je traite les autres comme je souhaiterai être traitée, enfin j’essaie du mieux que je puisse. Je suis prompte au sacrifice pour autrui parce que je ne conçois pas un engagement tempéré, raisonnable, à deux vitesses, pour les jours fastes et pour les jours de tempêtes. Je ne sais pas encore bien dire ce que je veux, ce que je souhaite pour moi seule mais j’apprends encore. Je n’ai pas fini d’apprendre.

Mais finalement, certaines personnes ne sont pas capables de recevoir autant, je pense. Peut-être parce que ça les dépasse, que ça leur fait peur. Peut être aussi parce qu’ils se rendent compte qu’ils ne sont pas capables d’un don absolu, parce que ça les renvoie également à leur propre tiedeur. Parce que l’engagement n’est pas identique, il n'est pas équilibré. Vous étiez prête à donner votre rein et la globalité de vos organes (puisque, je vous le rappelle, votre cerveau n'existe plus depuis votre mariage) et vous réalisez soudain qu’en face, la réaction est plus timide, il y a comme un recul.

Malgré ce délicieux mélange de colère, de déception et de tristesse que je savoure ces derniers jours, je crois que je n’ai nul besoin de revenir sur le passé. Je ne renie aucun des moments passés avec ces personnes là. Je ne renie aucun de mes sentiments, ne cherche pas à trouver dans le passé des preuves de malveillance, ou de trahison. Je ne regrette aucun de mes mots, de mes gestes, de mes intentions.

Pire que tout, je ne suis même pas dégoûtée par le genre humain. Naïve m’a-t-on dit… certainement… Pour moi, toutes les rencontres sont riches, quelqu'en soit l’issue. Riches en émotions et en enseignements. Non, je reste définitivement confiante en l’être humain. Je suis simplement triste et un peu déçue de me sentir quelquefois seule dans cette croyance.

Aujourd’hui, je mets le mot fin à une histoire qui a fait son temps. J’ai le cœur en paix. Je ne me suis pas trahie. Même si j’ai mal. Encore un peu, juste un peu.

En ce jour, je tourne la page. Tout simplement. Un geste si banal, si facile en apparence pourtant si douloureux. J’y verse encore une dernière larme et je tourne cette maudite page.

Et je laisse ces âmes si fières à leur vide et à leur sourde solitude.

PS: C'était ma minute philosophique de la soirée. Nul doute que demain sera un autre jour. Peut-être plus serein. Ou plus guerrier, genre "tar ta gu... à la récré!!"...  

En ces jours printaniers, je ne peux jurer de rien ^^

Comments

[fifine]

Merci pour ce post, si vrai.
Je compatis pleinement et ne l'aurai pas mieux dit.

Je vous lis depuis un moment maintenant (sur les conseils d'une amie) et toujours avec plaisir.

Continuez, ça fait du bien de lire des gens qui pensent comme nous et l'écrivent si bien.

Encore Merci...