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c bien fée pour vous
10 février 2013

C’est la rentrée # 2 - Les divas du consulting

Donc revenons à l’épisode II de la rentrée (oui en février, cette fois je fais très fort! Les vœux 2013 en mai c’est encore jouable non ?)

Avant tout, pour mieux comprendre le contexte, il faut que je vous parle de ce que je fais dans la vie : alors, grosso merdouillo,  mon boulot c’est d’être « super assistante ».J’anticipe les besoins des consultants avec qui je travaille, j’organise la vie personnelle et professionnelle de certains éléments clés de l’entreprise (ce qui me permet au moins de savoir quand mon mari risque de ne pas rentrer le soir étant donné qu’il est le chef chef de ce petit microcosme) et je fais en sorte que cette mécanique reste bien huilée.

Etienne-Mineur-visions-du-futur-geek_w670_h372Pour être plus précise encore, j’assiste des informaticiens. Qui, quoi qu’on en dise, reste une catégorie bien particulière de personne.  Ce qui revient en gros à dire que je joue à la maman auprès d’une dizaine d’ados sur le retour qui se prennent pour superman mais se révèlent souvent incapables de faire leur lacets (ou de mettre leur slip à l’intérieur de leur pantalon comme le crétin à cape susnommé).

(oui mes chères Lucettes, je ne suis pas très gentille mais c’est exactement proportionnel à ma colère, finalement quelques mois de « recul » ce n’était pas de trop

Pour fêter la rentrée (oui, il y en a qui fêtent cette période de l’année), nous avions une grande réunion générale pour faire un premier point sur l’année écoulée,  discuter des projets,  se donner du courage pour les dernières semaines toujours éprouvantes…. Et terminer la soirée de manière conviviale, autour d’une pizza.

Alors oui, ça démarrait pas mal. Toujours un peu les mêmes choses, ça râle un peu, ça sort des blagues vaseuses, on gribouille deux ou trois mots sur un calepin pour faire l’air de… Jusqu’au moment où on a abordé un projet qui me tenait particulièrement à cœur. Mais qui risquait, oh sacrilège ultime, de générer un tout petit peu de travail supplémentaire pour mes divas du consulting.  Parce qu’il faut le dire, mes consultants gèrent leur journée de travail un peu comme on consulte le menu d’un restaurant chic: « alors hummmmm ça oui…  non, ça je n’aime pas….  ah non, ça c’est trop ch*** j’ai pas envie !!  mouais éventuellement si je n’ai rien à faire… »

m-mme-egocentrique-1049912419-1435807Ne vous avisez pas de leur faire la moindre réflexion parce que « attends, la vie de consultant, c’est pas facile : y a  les clients, la pression, les résultats attendus (ben oui, parce qu’on n’attend rien ni de mes collègues ni de moi…  à les entendre, nous passons nos journées je ne sais pas, à enfiler des perles, à pianoter sur notre ordi poru faire "genre",  entre deux thés bien chaud et une manucure en lisant Biba ! (ceci dit j’aime bien lire biba))

 

Bon, alors je t’explique mon grand, une grande nouvelle que normalement on apprend très tôt dans l’enfance : la vie n’est ni juste ni facile. D’un autre côté, ici, c’est du boulot, pas un parc de loisir ou d’attraction ou un centre aéré (même si parfois j’ai des doutes à ce sujet). Je n’ai jamais gagné un grizzly en peluche parce que j’avais organisé parfaitement un séminaire. Tu comprends, c’est comme le ménage. Personne ne veut le faire parce que c’est passionnant / hilarant/ poilant / vibratoire mais juste par qu’on DOIT le faire… ta maman aurait du te l’expliquer il y a bien longtemps… à moins qu’elle se soit défenestrer devant l’ampleur de la tâche…

Alors bien sûr, le travail chez les clients ça peut être dur. Pour certaines missions oui, bien évidemment. Pour d’autres, quand on est accueilli comme le messie, ou raccompagné vers la porte comme Bruce Willis dans Armageddon, c’est nettement moins difficile à vivre non ? Être considéré comme le sauveur de l’humanité ou du moins du service informatique de l’humanité, ça doit faire chaud au nombril non ?

Parce que la difficulté et l’injustice de mon métier, finalement, c’est que même si je me déchire et que je dispose mes organes en offrandes pour que tout roule, cela  reste normal, c’est juste mon boulot. Personne ne fera la hola parce que tout marche  parfaitement. Je suis payée pour ça non ? Par contre, si je merdouille, alors là, j’en ai pour des heures à encaisser les refrains habituels sur « tu ne te rends pas compte etc … on n’exige pas grand-chose, c’est pas compliqué quand même …on ne te demande qu’une seule chose (après les 30 traitées idéalement) et ça c’est même pas bien fait… » Du Style, moi super Zorro, toi courge décérébrée et incompétente.

psychopathe-604-564x261 Passez moi la tronçonneuse que je fasse un peu de découpe !

Par contre, qu’un consultant réussisse sa mission et on doit faire des « ah » et des « oh » à l’unisson. Lui ce n’est pas un travail, c’est une mission. Une Mission plutôt avec la majuscule qui rend divin. Quand il échoue en revanche, la faute est ailleurs. Lui, il a la cape et le slip sur le pantalon, c’est pas lui qui merdouille, ça va pas avec le costume.

Donc je reviens à ma réunion et à l’exposé de mon projet qui a soulevé des tollés de désapprobation un peu comme si je venais de leur demander de procéder immédiatement à une épilation intégrale ou de sacrifier un bébé chien sur le champ.

Je crois que j’ai réellement commencé à sentir les bouffées criminelles quand, l’un deux, et pas des moindres croyez moi !, m’a sorti avec le plus grand sérieux : « Laisse, y a un abcès à crever ». J’en suis restée bouche bée alors qu’à l’intérieur de moi, j’hurlais « mais toi-même l’abcès !!!!! mais crèèèèèèève ! »

En fait, j’ai juste cassé en deux mon crayon à papier. Avec deux doigts. Parce qu'en tant que femme de Chef Chef, je dois avoir l'air zen en toute circonstance. Quelle bonne blague !

Je me suis quand même félicitée intérieurement d’avoir choisi une grande salle pour la réunion même si on n’était finalement qu’une dizaine. Avec tous ces égos surdimensionnés, on était limite à l’étroit ! joker

Alors, autant vous dire que sauver la face au restaurant, ensuite, ça été juste mon koh lanta à moi.

Pourtant, je m’étais bien défoulée sur le trajet. J’y ai laissé un peu de gomme de mes pneus et  je pense que j’ai expectoré toutes les injures que la terre a porté et même quelques néologisme de mon cru  et balancé quelques bons gros cris primaires. Pour quelqu’un qui ne se met presque jamais en colère, je crois que j’ai cramé tous les records.

Je pense que tout le monde a compris à mon sourire un peu crispé que je n’étais pas tout à fait calmée. Et un peu sarcastique. De l’entrée au dessert.

658968Je m’en vais vous en confectionner moi, quelques colliers.

En corde à bateau avec de jolis nœuds coulants….

 

 

 

 

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Commentaires
M
Effectivement, ta position ne doit pas être confortable... <br /> <br /> Jolie description, en tout cas, d'un milieu masculin légèrement machiste (légèrement, hein! juste très légèrement).
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